Don d’organes et religion, opposition ou non-opposition ?

Collage ..biologique de Géhel/GLartis (2005) 120x80 cm

 J’ai le plaisir de vous inviter à la Table -Ronde « Don d’organes et religion, opposition ou non-opposition ? » dont j’ai l’honneur d’être le modérateur. Cette table-ronde est organisée par Joséphine Cossart, Coordinatrice hospitalière du Groupe Hospitalo-Universitaire Cochin, le  mardi 22 juin 2010 de 14h à 17h à l’ Amphithéâtre Dieulafoy du GHU Cochin à Paris.

Cette table-ronde qui intéresse les soignants, les travailleurs sociaux, les psychologues, les représentants des communautés, les anthropologues et en général toute personne intéressée par la question du don d’organes est ouverte au public et nous vous y attendons nombreux.

En écho à la première table ronde de juin 2009 « Approche transculturelle du don d’organes » (que j’avais eu le plaisir de modérer avec Joséphine Cossart), la coordination des prélèvements d’organes et de tissus du Groupe Hospitalier Cochin organise avec l’aumônerie de Cochin sa seconde table ronde-débat consacrée à la question du don d’organes et des religions, lors de la 10 ième Journée Nationale de réflexion sur le don d’organes et la greffe.

Objectifs de la table ronde-débat :

  • Contribuer à la réflexion sur les religions et son application sur le terrain à partir de témoignages,
  • Favoriser la discussion entre les représentants des cultes,
  • Permettre des échanges avec le public sur les aspects religieux dans le cadre du don d’organes et de la greffe,
  • Lever les réticences sur le don d’organes et la greffe.

Sur une idée de Joséphine Cossart, coordinatrice hospitalière de prélèvements d’organes de Cochin, ont accepté de participer :

–          Le Docteur Julien Charpentier, médecin réanimateur (Praticien Hospitalier) et médecin coordinateur du réseau de prélèvements Ouest francilien,

–          Madame Doriane Villordin, Représentant de l’aumônerie catholiquede Cochin,

–          Le Grand Rabbin Haïm Korsia, aumônier général israélite de l’Armée de l’Air et des Armées, secrétaire général de l’Association du Rabbinat français, conseiller du Grand Rabbin de France, membre du Comité Consultatif National d’Ethique (CCNE) de 2005 à 2009,

–          Monsieur Saïd Ali Koussay, Imam et aumônier musulman de l’Hôpital Avicenne (Bobigny), co-président du Groupe d’Amitié Islamo-Chrétienne (GAIC),

–          Le Docteur Elisabeth Lepresle, médecin anesthésiste réanimateur, docteur en philosophie, membre de l’Agence de Biomédecine.

–          Des proches des donneurs et des greffés.

Le modérateur de cette table-ronde débat sera Guy Lesoeurs, anthropologue de la santé, ethnopsychologue formé à la psychologie transculturelle par le Pr Marie-Rose Moro et son équipe, co-réalisateur avec le Dr Taïeb Ferradji, psychiatre, praticien hospitalier à l’Hôpital Avicenne, d’un film de formation destiné aux coordinations Le Frère venu d’ailleurs, don d’organes et communication transculturelle.

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Amalgame…moi aussi!

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icimimi a répondu à votre réaction sur le post A qui profite l’affaire du mari de la conductrice en niqab?

« Il y a quelques petites rectifications à faire à vos 3 dernières questions: – Son (ses) épouses et/ou concubines et/ou maîtresses touchent-elles des allocations pour des enfants qu’il aurait reconnus et combien de fois? Le problème n’est pas qu’elles touchent les allocs mais que ce soit le mari ou concubin qui les encaisse. Si ces femmes vivent vraiment seules avec leur enfant il est normal qu’elles touchent les allocs + une pension alimentaire du père. Si la femme ne reçoit rien du père pour élever ses enfants et qu’au contraire, ses allocations lui permettent de participer à une vie commune entre cet hommes, toutes ses épouses et concubines et leurs enfants, là, ça coince… – Y-a- t- il des Français infidèles (dans le sens de tromper son épouse) qui ont reconnu leur progéniture fruit de l’adultère et vivent ou ont vécu toujours avec leur femme légitime devant la loi? (ll doit bien y avoir des exemples, assez récents et célèbres d’ailleurs) Le fait de reconnaître son enfant lui donne simplement le devoir de payer une pension alimentaire mais ne lui donne absolument pas le droit de disposer des allocations octroyées à la mère qui doit, seule, en profiter (ou avec sa nouvelle famille) Cette question est donc hors sujet. – Les maîtresses, concubines qui ont eu un enfant avec un homme déjà marié par ailleurs qui a reconnu leur enfant touchent-elles des allocations? Encore une fois et même réponse que précédemment, le père ne profite pas des allocations s’il ne vit pas avec la mère, au contraire, il devra subvenir en partie aux besoins de l’enfant, même s’il est par ailleurs marié et même si la mère vit avec un autre homme. Cette question est donc hors sujet elle aussi Le problème est que ces hommes rassemblent les allocations de chacune de leur femme pour faire vivre un foyer unique, composé de plusieurs femmes et de plusieurs enfants et que chacune des femmes est déclarée parent isolé. Dans ces cas précis, s’il y en a, la loi est bafouée. »

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Amalgame est grand et Tartuffe est son prophète…

BEUREKA 1-DESSUS. Collage dynamique de GLartis

Voici à mon sens les 5 questions auxquelles il faut répondre, si l’on respecte la loi française base sur la laïcité et c’est tant mieux:
Un raisonnement binaire s’impose:
– La dame verbalisée portait-elle une tenue incompatible avec la conduite automobile? (essayez de conduire avec des palmes, un tuba et un masque de plongée, pour voir!)
– Le monsieur est-il marié civilement en France et combien de fois? (essayez de vous marier deux fois en mairie, il ya des ordinateurs maintenant dans la plus petite mairie française du moins nous l’espérons!)
– Son (ses) épouses et/ou concubines et/ou maîtresses touchent-elles des allocations pour des enfants qu’il aurait reconnus et combien de fois?
– Y-a- t- il des Français infidèles (dans le sens de tromper son épouse et non dans l’ancien sens, celui des Croisades) qui ont reconnu leur progéniture fruit de l’adultère ( quelle jolie expression, ne trouvez vous pas?) et vivent ou ont vécu toujours avec leur femme légitime devant la loi? (ll doit bien y avoir des exemples, assez récents et célèbres d’ailleurs)
– Les maîtresses, concubines qui ont eu un enfant avec un homme déjà marié par ailleurs qui a reconnu leur enfant touchent-elles des allocations de l’Etat Providence?

BEUREKA 2-DESSOUS

Le reste n’est que verbiaget tartufferie car le monsieur de la dame peut être activiste, vizir, constructeur de mosquée, président, carreleur ou député, il n’est pas sain, dans une démocratie de faire l’amalgame et de mêler les aspects religieux ou pseudo-religieux à tout débat.
Nos politiques de gauche comme de droite mélangent tout comme d’habitude entre Hollande, l’outré perpétuel, Julien Dray qui nous rappelle l’heure qu’il est (sic) et les UMP trop satisfaits d’avoir quelque chose à se mettre sous la dent, on nous fait vraiment tourner en bourrique!
La loi rien que la loi (Lex, sed lex et je ne relève pas la contrepéterie ce qui affaiblirait un propos très sérieux) et la loi démocratique, celle qui est basée sur une éthique saine et non sur la morale, sur l’égalité et la laïcité. C’est la raison pour laquelle nous payons des impôts et nous votons. C’est le vrai rempart contre tous les extrémistes. Religieux, activistes et politiques de tous bords, arrêtez de nous faire la leçon et de nous prendre pour des c. 

Guy Lesoeurs

Demain, un article de mon ami Léon Ouaknine, ardent défenseur de la laïcité dans humeur canadienne…

COMMENT VIVRE ENSEMBLE… OU LA LAICITE A L’AIDE

Léon Ouaknine nous écrit régulièrement du Canada et c’est toujours avec grand plaisir que j’accueille ces articles qui sont de bon aloi, c’est-à-dire qu’ils sonnent juste aux oreilles des personnes sages qui réfléchissent un peu plus loin que le bout de leur nez.

Dans cet article, Léon commence très fort avec cette assertion « Lorsqu’on tient pour sacré et nécessairement vrai un texte religieux, on est littéralement au-delà de toute raison ». A partir de cette phrase-clé, Léon nous démontre qu’au nom de la religion et de la différence culturelle érigées comme les nouveaux piliers de la « morale » et de la bienpensance occidentale (chargées de faire régner un semblant d’ordre et d’harmonie en leur sein), on attente gravement à la laïcité, pourtant seule garantie de l’expression et de la liberté et du bien vivre ensemble.

Dans cet article, Léon Ouaknine récuse fortement les nouveaux canons de la bienpensance occidentale (sans doute à la recherche d’une forme de rédemption pour des péchés transgénérationnels, c’est moi qui le dit)  : surveiller l’expression et même le langage, mettre en exergue le fait de respecter le fait religieux même s’il bafoue le libre arbitre et l’égalité homme/femme et surtout considérer, a priori, que toute culture est bonne.

Léon constate que chaque rappel des règles de la laïcité est de nos jours interprété comme un acte de mise en cause d’une coutume religieuse ou culturelle et …les communautés de tout bord d’entamer le choeur des outragés. Le trés récent PV dressé par la Police française pour des raisons de sécurité à une conductrice vêtue de la burqa a déclenché une plainte pour ségrégation et ce n’est pas fini! Cet été, le Mimile français en tongs et marcel au volant de sa 2 cv 1962 va t il pouvoir en faire autant!  A Marrakech, bien entendu!

Alors comment vivre ensemble au Canada, en France et ailleurs ? Je vous laisse lire l’article de Léon et lui et moi accueillons bien volontiers vos commentaires.

Guy Lesoeurs

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La laïcité relève-t-elle aujourd’hui au Québec de la mélancolie ?

 Plusieurs valeurs aux fondements de la société québécoise et qu’on croyait intouchables sont maintenant régulièrement critiquées au motif que leur stricte interprétation nuirait au respect dû à la différence de « l’Autre » venu d’un ailleurs culturel ou religieux.  Citons entre autres, les critiques à l’encontre de la liberté d’expression (1), de l’égalité Homme/Femme (2) et de la séparation de l’Église et de l’État (3). Les critiques ne demandent évidemment pas l’abrogation de ces acquis enchâssés dans la charte des droits et libertés. Ils demandent simplement qu’on cesse de les considérer comme des absolus. Ce qui devient absolu, c’est l’exigence d’accommodement aux spécificités culturelles et surtout religieuses de « l’Autre ».

Que des islamistes décrient la parole libre, l’égalité Homme/Femme ou la séparation de l’Église et de l’État, n’a pas de quoi nous surprendre. Lorsqu’on tient pour sacré et nécessairement vrai un texte religieux, on est littéralement au-delà de toute raison. Mais que des intellectuels de renom comme Charles Taylor ou Daniel Weinstock en arrivent à relativiser l’importance des valeurs qui ont guidé l’émancipation des québécoises et des québécois au cours des 50 dernières années, voilà qui surprend et inquiète. Pourquoi en est-il ainsi ?

Je n’ai pas de réponse nette à cette interrogation. Peut-être ces intellectuels considèrent-ils ces « valeurs » comme culturellement marquées, honorables mais connotant du point de vue de « l’Autre » un occidentalisme arrogant et irrespectueux. Peut-être pensent-ils sincèrement qu’il n’y a rien de plus beau que l’arc en ciel multiculturel, et si cela implique une interprétation relativiste de la laïcité, de la liberté d’expression ou de l’égalité Homme/Femme, où serait le mal puisqu’aucun droit positif n’aurait été abrogé. Peut-être pensent-ils que cette mise entre parenthèses de ces valeurs occidentales ne serait que temporaire, le temps que « l’Autre » s’adapte à la culture du pays. Peut-être expriment-ils une forme de racisme inversé ; si des religions ou cultures n’ont toujours pas expurgé de leurs pratiques certains gestes barbares et déshonorants, soyons magnanimes et tolérons l’intolérable. Culpabilité ? Repentance ? Relativisme ? Racisme inverse caché ? Peut-être, peut-être, peut-être !

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ONFRAY DEFRAIE LA CHRONIQUE…ou le marketing (malin) d’un philosophe

J’ai observé et écouté le Professeur Michel Onfray, auteur d’une cinquantaine de bouquins, animateur de sessions philosophiques et pourfendeur aujourd’hui et …opportun (pour lui) de la psychanalyse.

J’ai même acheté son livre, pour savoir et me faire une idée en espérant qu’il fera profiter de ses droits d’auteur quelques associations nécessiteuses, comme il serait de bon ton, en philosophie.

Je ne parlerai en aucune façon, pour l’instant de sa thèse, car j’en ai seulement entendu causer par médias interposés et il me faut la lire. Apprenti analyste depuis longtemps, je suis intrigué, c’est le moins que je puisse dire.

Au stade où j’en suis de mes observations, je trouve que cet intellectruel rassurant est assez malin dans son marketing et sa promotion. ( je peux me permettre d’émettre un avis vu mon passé de « communicant » et « marketeur » et mon présent de coach).

Comment vendre un livre et surtout un concept…Voici la recette à concocter avec le maximum d’impertinence, sans lésiner sur les attaques gratuites.

Temps 1 : choisir un thème porteur avec une date de sortie d’un bouquin sur le sujet car l’on sait que les médias vont se ruer sur le coup.

Temps 2 : écrire (mais où M. Onfray prend-t-il le temps quand on sait combien c’est chronophage!!)

Temps 3 : provoquer des réactions de la part de ceux qui se sentent attaqués dans leur profession en martelant l’idée que ces gens-là (les analystes) profitent du système et se font de la monnaie sur le dos de pauvres gens crédules.

Temps 4 : peaufiner une dialectique imparable avec des arguments :

Quantitatifs 

 – 600 pages d’une étude approfondie, à partir des textes de Freud eux-mêmes

– 40 auteurs du livre noir de la psychanalyse ne peuvent avoir tort! Allons donc!

–  Payer trés cher ce qui ne sert à rien (pas plus d’efficacité que le placebo crédité de 30%)

Qualitatifs (déjà entendus)

– La psychanalyse est une construction fausse, une affabulation d’un homme qui a trouvé des disciples,

– Les psychanalystes sont des profiteurs,

– La psychanalyse n’est pas scientifique etc.

Emotionnels et personnels

-Moi-même j’y ai cru comme à un catéchisme mais la philosophie m’a ouvert les yeux!

-Je sors d’en prendre et je suis heureux de fuir la secte…

– On m’a pris pour un c. suffisamment longtemps (la même chose avec Dieu!)

-Toutes les techniques psy se valent ..à partir du moment où l’on écoute le plaignant

Temps 5 bis

Proposer une alternative car on ne peut pas que détruire

– Sartre l’oublié, voilà un bon truc … la psychanalyse existentialiste: un beau concept.. justemet je vous en parlerai

Les pièges à éviter

– Etre trop du côté des TCC

– S’énerver

Bien joué. La stratégie, qu’elle est bonne et comme on sait que les psy n’aiment pas trop débattre en public et quand ils osent le faire, ils ne sont pas les meilleurs (cf Gérard Miller) on rentre comme dans du beurre.

Sauf que certains et non des moindres (Julia Kristeva), grâce à des médias intelligents (Nouvel Obs de cette semaine) dans des termes mesurés et pertinents arrivent à lui tenir la dragée haute sans se mettre sur la défensive.

Au fond, Onfray aime bien débattre car cela le renforce puisque c’est lui qui attaque…

Et le patient dans tout ça? Rappelons que M. Onfray n’a jamais été et ne sera jamais clinicien, comment peut-il émettre un jugement fondé lui qui, sauf information contraire, n’a appréhendé que le côté littéraire et philosophique de Freud.

Alors la philosophie, une thérapeutique? Sans nul doute. Aimer la sagesse et la pratiquer enlève bien des maux et des mots inutiles car in fine, le silence est sûrement un excellent remède.

En tout cas, M. Onfray n’a pas besoin de coach pour surfer élégamment sur la vague médiatique…

Guy Lesoeurs

A suivre…