Juan Cueva, homme de grand coeur…

Juan Cueva lors d'une halte à Tigua, Equateur
Juan Cueva lors d'une halte à Tigua, Equateur

Le Dr Juan Cueva, notre Ami de Quito et de longtemps vient de nous quitter, de façon brutale. J’écris ces quelques mots et je mets quelques photos sur mon blog pour rendre hommage à cet homme de coeur et de grande culture que j’ai eu l’honneur de connaître…hélas pas assez, à mon grand regret.

Mes sincères condoléances à Magdalena, son épouse et à leurs enfants, en compagnie de laquelle Juan a réalisé, en toute humilité, des actions nombreuses et magnifiques en faveur des handicapés d’Equateur.

Juan Cueva , diplomate et archéologue équatorien, étudia à La Sorbonne et fut ambassadeur de l’Equateur en France et à l’UNESCO.  Il était le père de Juan Martín Cueva Armijos, réalisateur de films documentaires.

Avec Juan à Quilatoa, Equateur, 2007
Avec Juan à Quilotoa, Equateur, 2007

Je connaissais Juan Cueva depuis 2003, depuis le jour où il nous accueillit chaleureusement à Quito. Depuis le début de l’aventure Maria José en faveur des petits Infirmes Moteurs Cérébraux de Quito, Juan a grandement facilité, par ses contacts et par son énergie, le transfert des équipements médicaux destinés à l’association Fudrine  que l’association Marie José Handicap Solidarité France-Ecuador apporte, comme chaque année en avion de France, avec l’aide des modestes convoyeurs que nous sommes.

Des personnes de l’Association Maria José comme le Dr Maurice Jason, le Dr Yolande Lagnier, le Dr Marc Molho, Luc de Laforcade, Didier Paulic, le Pr Lasserre, René Conin, Gisèle Chinchon, Serge Girhardi et de nombeux autres pourraient certainement témoigner bien mieux que moi de la grande humanité de Juan qui a toujours répondu présent pour nous aider à Quito et aussi nous accompagner avec Magdalena dans nos périples andins et amazoniens comme à Puyo, Quilotoa et Sarayacu.

Je garde de Juan Cueva le trés émouvant souvenir d’un sourire bienveillant et j’ai encore en mémoire nos conversation sur l’archéologie de l’Equateur qu’il connaissait sur le bout des doigts et sur l’art naïf de l’école de peinture de Tigua (famille Toaquiza) provincia de Cotopaxi.

Spondyle taillé en forme de bébé-ancêtre

Je garde précieusement le très ancien spondyle (coquillage) pré-colombien taillé en forme de petit enfant-ancêtre que Juan et Magdalena m’ont offert lors de mon dernier séjour.
Je joins à cet hommage quelques photos dont une de la dédicace que Juan Cueva a écrite pour le livre réalisé par Luc de La Forcade et vendu au profit de Maria José et de Paroles de Nature (voir www.parolesdenature.org).
Merci Juan pour ta bonté et ton exemple.  Guy Lesoeurs

dedicace de Juan Cueva pour le livre Ecuad'or
La dédicace de Juan Cueva pour le livre Ecuad'or

Livre de Alfred de Clouac
Livre de Alfred de Clouac

Sarayacu (4)

Rio Bobonaza

 

Flash back…Départ de Puyo (8h). Le guide nous montre un sommet enneigé, très loin, le Sanguay dont on dit que son cratère contient des mauvais esprits. Nous rejoignons en taxi 4×4 le petit port fluvial de Canelos, sur le Bobanaza, affluent du Pastaza, lui-même affluent du Maranon (Amazone). Deux pirogues longues de 6 mètres (troncs d’arbres creusés) nous attendent. Nous les chargeons de nos sacs et des cartons de matériel [fournitures d’école pour les enfants de Sarayacu] enveloppés dans de grandes feuilles de plastique. Marc et Sonia ont placé les médicaments, les compresses etc. dans des sacs étanches. Nous revêtons nos ponchos et nous nous asseyons au milieu de la pirogue sur des caisses en bois pour ne pas avoir le derrière qui baigne (nous l’aurons au sec les cinq premières minutes!). Les pirogues sont propulsées par des Yamaha 40 cv. Nos pilotes sont expérimentés. Nous naviguons dans le sens du courant. L’eau est limoneuse à souhait et bouillonnante. Impressionnant. Départ, roulis, et des averses chaudes. C’est parti pour environ huit heures sur le fleuve qui est gros de pluie. Cap sur Sarayacu.

Sur le rio Bobonaza, la chicha est de rigueur

Je revois les pages des livres d’exploration des années 30 notamment celui de Bertrand Flornoy (que j’ai en plusieurs exemplaires d’éditions différentes!). Haut-Amazone Trois français chez les indiens réducteurs de têtes, Plon 1939 :

Extrait
« On vérifie les caisses et les pirogues dont certaines sont rongées par la proue et font eau. Le padre qui assiste à cette agitation, nous mène dans la pièce qui lui sdert de bureau et de chambre. Il ouvre un registre plein d’enseignements dans sa rigueur. Les riverains du Bobonaza qu’ils a baptisés sont alignés l’un sous l’autree. Dans la colonne de droite, parfois une croix, une date et la cause de la mort : fièvres, pian, malaria, assassiné pae les Jivaros, assassiné par les Murato, disparu en forêt… Avec un bon sourire, le padre referme son livre et nous fait cadeau d’une liste de plantes médicinales de la région et de leur application thérapeutique. Certaines ont des noms évocateurs : Llaguar-fanga, feuille de sang, Amaron nagui, oeil de boa, contre les hémorragies, Nina caspi, bois de feu… Pour le reste, à la grâce de Dieu! »

Ce matin, 10h pas de padre pour bénir notre voyage! Le fleuve est le même. Les Jivaros ne réduisent plus les têtes… quoique!  Ca y est! Tintin retourne chez les Picaros!….

à suivre

Sarayacu (3)

Notre pilote et son fils attentifs dans les rapides

 

Nous arrivons à Quito, via Madrid. Un peu fatigués. Le groupe est accueilli par Juan et Magdalena Cuevas ainsi que par les dirigeants de l’association Fudrine qui est l’association « soeur » de l’association Maria José Handicap Solidarité France -Ecuador dont nous faisons partie. Nous allons réceptionner nos « bagages » qui sont lourds, encombrants et nombreux. Heureusement des porteurs avec des chariots d’aéroport nous aident. La douane se passe sans encombre. Les douaniers sont trés étonnés de voir passer une vingtaine de chariots portant des gros colis et sur le dessus des fauteuils d’handicapés enveloppés dans du plastique, alors que nous sommes tous valides. Les colis sont chargés dans des camionnettes qui les porteront directement à l’association.

Après quelques jours à Quito et dans les Andes, le groupe se sépare en deux. Ceux qui restent à Quito et ceux qui vont en Amazonie avec un chargement pour Sarayacu.

Après une nuit passée à Zumbahua (prés de la lagune de Quilotoa) un minibus (affrété par Papangu, l’agence de voyages de José Gualinga) emmène le groupe à Puyo, ville à la lisière de l’Amazonie. Accompagnés par Ingrid  et l’un des frères de José, nous traversons les Andes, nous arrêtant à Banos au flanc du volcan Tungurawa toujours frémissant. La route jusqu’à Puyo est (presque) du billard si je compare à celle de 2003 dont un tronçon avait glissé, nécessitant une halte prolongée.

Nous arrivons à Puyo. Il s’avère que nous ne pourrons pas prendre les avionnettes prévues pour Sarayacu mais qu’après une nuit d’hôtel, nous partirons en pirogue à moteur sur le fleuve Bobonaza pour 8 heures de trajet… Sarayacu, cela se mérite. (à suivre)

Sarayacu, la communauté du milieu du jour

Notre pilote et son fils attentifs dans les rapidesle village du milieu du jourLe village en forêt amazonienne, provincia de Pastaza, Ecuador

Mai 2008. Après 8 heures de pirogue…à moteur sur le rio Bobonaza affluent du Pastaza qui descend des Andes équatoriennes, nous débarquons à Sarayacu, village Kichwa dans la selva amazonienne (Oriente) de l’Equateur, environ 80 kms à l’Ouest de la petite ville de Puyo elle-même située à environs 300 kms de Quito. Nous y resterons une semaine.

Nous sommes sept : Marc, Sonia la fille de Marc, Didier, René, Bernard et Luc. Pour Marc, Didier et René c’est le second séjour. Le premier eut lieu en 2005. Nous sommes accompagnés d’Ingrid, une française qui travaille avec Papangu Tours, l’organisation d’écotourisme des peuples indigènes que dirige José Gualinga.

Je connais José Gualinga depuis 10 ans. Nous avons suivi ensemble l’enseignement d’ethnopharmacologie à l’Institut d’Ecologie de Jean Marie Pelt à Metz.

Que venons nous faire ici dans ce coin perdu…?