Attrape-rêves: plus qu’un gadget… une tradition amérindienne

attrape-rêves objiwa ou cherokee vers 1900 avec plume d'aigle, Coll. personnelle
Attrape rêves objiwa, circa 1900, Collection personnelle

 

Un très vieil objet rituel indien d’Amérique du Nord garnis de plumes et de fourrure Vous le voyez se balancer au gré du vent dans les boutiques de souvenirs du monde entier : l’attrape-rêve, dreamcatcher, appelé aussi piège à soucis, ou spider-web-charm (charme en forme de toile d’araignée). La plupart des touristes n’en connaissent pas l’origine et encore moins la légende. C’est un vieil objet chargé de sens.
Jusqu’au milieu du XXe siècle et encore maintenant dans certaines tribus amérindiennes du Nord, l’attrape-rêve sert d’objet rituel pour protéger les songes des enfants dans leurs berceaux et dans la quête de visions des adultes. Entretenue par l’artisanat local, la coutume de l’attrape-rêve dans les chambres est toujours vivante en Amérique du Nord.

Le véritable attrape-rêve –que l’on appelle a’sûbike’cin en dialecte Ojibwa qui signifie « ressemble à un filet (a’sub) » ou encore bwaajige ngwaagan qui signifie piège à rêves– est une sorte de raquette ronde (d’un diamètre de 10 à 20 cms) formée par une branchette forcée en cercle de saule, saule des vanniers, Salix viminalis, écorcée et séchée sur un rondin de bois et d’un filet en coton, en fibres d’autres plantes ou bien encore en tendons d’animaux (daims ou bisons). De cette raquette pendent de fines lanières de cuir auxquelles étaient attachées jadis des plumes d’oiseaux sacrés (aigle) remplacées aujourd’hui par des plumes peintes de dindons. De manière organique, l’attrape-rêves ne dure pas très longtemps, ce qui explique la rareté des pièces anciennes.

Trier les bons et les mauvais rêves

Les Amérindiens du Nord cherchent à préserver l’enfant, dès sa naissance, des mauvais esprits présents dans les cauchemars. La fonction originelle de l’attrape-rêve amérindien est d’attraper les rêves qui flottent dans l’air de la nuit et de les trier en bons et mauvais rêves. Cette « épuisette » à rêves était principalement fixée sur l’anse du porte-bébé qui servait aussi de berceau pour le « papoose » d’Amérique du Nord en compagnie de son cordon ombilical séché dans un petit sac des coquillages et d’autres charmes destinés à éloigner les mauvais esprits…

suite dans quelques jours.

Guy Lesoeurs

 

Si vous voulez en savoir plus l’article complet  » Capture mon rêve, Mère araiagnée.. »se trouve dans Le Numéro « Les Mondes de la nuit  » de la revue L’autre, clinique, Cultures et sociétés, 2004, vol5, 1, Editions La pensée Sauvage. Grenoble.

 

Vous avez aimé cet article ? Faites-le savoir...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *