En mon for(t) intérieur…
un monde de ressources…(suite)
…Il y a la quantité, il y a la qualité, la profondeur et le temps des choses…
Garder la trace
Il y a le rêve au passé c’est à dire les choses dont on se souvient et qui ne seront plus du tout comme elles étaient, c’est leur souvenir, leur ligne imaginée déposée en filigrane sur la feuille blanche en écho au présent. Le passé est le temps de l’imparfait car il lui manquait bien toujours quelque chose.
Il y a le rêve au futur, le seul vrai rêve car il n’existe pas encore. Lui aussi mérite qu’on en garde l’empreinte de l’idée… pour en faire quelque chose.
Existe-t-il un présent ? On peut seulement parler d’une petite portion de temps, ni tout à fait passée ni tout à fait future, que l’on appelle l’ici et le maintenant.
Pour un malade à l’hôpital, c’est la situation dans son lit, regardant par la fenêtre Paris la Belle en l’an 1999, une semaine avant l’an 2.000. Ce sont ses pensées immédiates déjà envolées du passé vers le futur, en esquivant le présent qui l’ennuie. Qu’il se projette dans l’avenir, et il n’est plus dans les draps chiffonnés, attendant le plateau repas, les soins ou une visite. Il est chez lui, sur le pas de la porte, rappelant son chien qui aboie dans la cour. « Il fait bon chez nous, c’est la veille de Noël. Je suis chez moi…chez moi».
Flash back ! Rêve-nu de son voyage dans le futur, il se réinstalle dans son lit, ici et maintenant, néanmoins plus tout à fait le même après ce voyage. Car il a entrebaîllé la porte et son rêve va devenir réalité, dès maintenant. Il ne s’agit pas de s’habiller et de partir. Il s’agit de guérir au plus vite, de trouver en soi des ressources pour que son rêve s’exauce. Etre premier de sa classe ou sortir plus vite de son lit, puis de sa chambre, puis de l’hôpital signifie beaucoup…d’efforts mentaux.
Le « for(t) intérieur »
Heureusement, la moindre pensée positive, le plus petit effort nous fait changer de sens. Autrement dit, tout ce que l’on pense et met en œuvre a des conséquences dans le temps. C’est notre pouvoir sur les choses. La perception de soi par les autres et par soi-même en est changée ; cela met en marche des forces dans son « for(t) intérieur » (selon Larousse, en mon for intérieur signifie au plus profond de ma conscience) et modifie notre façon de voir les choses. En fait, au delà de l’aide que peuvent apporter les autres, on reste seul avec soi-même et le seul monde sur lequel on peut s’appuyer pour faire quelque chose de soi-même est son monde intérieur.
Encore faut-il se donner la peine de l’explorer et de l’exploiter. Le repos forcé est, dans ce sens, un aspect positif du séjour à l’hôpital, pour qui sait s’en servir et qui reste, malgré l’adversité passagère ou coutumière, fort à l’intérieur.