TRANSCULTUREL
Les enfants guetteurs de monde
Je viens de re lire avec une grande attention le numéro de PsychoMedia
www.psychomediamagazine.fr n°18 de septembre 2008.
· Le débat de B. Cyrulnik/ P. Fonagy (pp 15-22)sur l’attachement est vraiment passionnant.
· L’article de Mahmoud Sami-Ali sur la psychosomatique de l’enfant aussi (pp. 52-57)
L’article qui a retenu le plus mon attention est celui que Marie-Rose Moro (professeur de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, chef de service au CHU Avicenne, Bobigny et chef de service à la Maison de Solenn, CHU Cochin, Paris, www.mda.aphp.fr) a écrit avec Béatrice Gal (psychiatre, CHU Avicenne) et qui s’intitule : « Adolescence et psychosomatique, une histoire de séparation ? » (pp. 58-64).
Anticiper que les enfants de migrants sont les prototypes …hypermodernes, c’est-à-dire des champions de la fluidité et de l’adaptation et des exemples pour de nombreux enfants qui « voyagent » au sens propre et figuré est une vision forte.
Je retiens
- des expressions fortes et belles comme « enfants guetteurs de mondes » ou encore « espaces de différence »
- d’autres expressions nécessaires et frappées au coin du bon sens et de l’humanité comme « énoncés racistes, fruits de la mauvaise foi et de la mauvaise conscience » « racisme qui n’épargne personne » , « racisme, violence fondamentale faite à l’être qu’il convient d’extirper »
Je retrouve avec force cette grande idée de l’altérité qui fait que tout ce que je fais à L’autre, je le fais à moi-même et je découvre une expression métaphorique du décentrage, cette nécessaire opération de « décolonisation de soi-même », incessante et remise en chantier constamment.
Cet article m’a inspiré un poème que je vous livre.
Les enfants guetteurs de monde
Vivent les enfants guetteurs de mondes
De la banlieue féconde
Vivent les enfants moteurs de rondes
Les enfants d’ici et d’ailleurs
Sont les inventeurs
De comptines hypermodernes
Sans Hydre de Lerne
Vivent les enfants guetteurs de mondes
De la banlieue féconde
Vivent les enfants moteurs de rondes
Vulnérables mais très forts
Différents et aimables
Du dedans, du dehors
Puissants grains de sable
Vivent les enfants guetteurs de mondes
De la banlieue féconde
Vivent les enfants moteurs de rondes
J’entends bruire leur vie dans la ville
J’attends sans peur
Leur révolution tranquille
De bonheur.
Guy Lesoeurs
5 janvier 2009 à 04:54 — EditerCher Monsieur,
je me permets de rectifier deux trois choses que vous avez écrit en commentaire de mon ouvrage : “je hais le développement personnel” paru chez Eyrolles, titre provocateur je le concède.
1) Cet ouvrage parle essentiellement de la construction de l’identité, le coaching ne représente qu’une partie sur quatre
2) Le succès du coaching s’est établi sur la crise d’identité comme une entreprise de formatage, vous omettez de parler du chapitre sur la prétendue éthique du coaching (?).
3) La créativité n’a aucun rapport avec ce que vous définissez comme ressort essentiel du coaching :”Ainsi les personnes ou les groupes qui souhaitent progresser et gagner leur place ” pour vous citer à mon tour…
Il ne s’agit nullement de faire le procès du coaching, il répond à une demande, mais d’analyser un symptôme de notre société.
Très cordialement
Robert EBguy
10 janvier 2009 à 11:27 — EditerLa contemption des coachs va avec la mode du coaching et une certaine représentation qu’en donne la TV réalité, représentation qui conduit certains d’entre nous à s’interroger sur le mot de “coach” et ses diverses connotations. Est-il toujours adapté à la descriotion de l’activité de ceux d’entre nous qui oeuvrent non pas à asservir l’individu mais à le libérer, à le rendre auteur de sa vie, à désincarcérer ses représentations du discours dominant forgé par les grandes entreprises clientes du CCA en utisant les résultats des focus groups organisés à prix d’or par le CCA.
Il y a du pognon à se faire et des livres à vendre en cassant du coach. J’étais intervenu par téléphone dans l’émission de lynchage organisé d’Isabelle Giordano sur France Inter pour dire au psychanalyste Roland Gorri qu’il employait pour parler des coachs exactement les mêmes arguments que les curés au début du XXème siècle pour contempter les psychanalystes. J’avais publié une tribune dans “l’Express” au moment de l’émission pathétique “coachs, gourous et guérisseurs” sur Antenne 2, mais finalement, maintenant, je me suis calmé car je sais qu’il s’agit de se faire un peu de notoriété et un peu de droits d’auteurs aux dépens d’un phénomène dont un effet de mode a décollé progressivement la représentation caricaturale de sa pratique réelle.
Faut-il baisser les bras ? Certainement pas. Mais nos clients ne sont pas dupes. Ils savent très bien qu’un ouvrage dont le titre commence par les mots “je hais…” ne peut traduire que la relation douloureuse de l’auteur avec son histoire dominante personnelle, relation qu’il a exprimée par ailleurs en choisissant une activité où il exerce exactement ce qu’il reproche à la cible “extérieure” qu’il croit s’être choisie. Haut les coeurs, collègues, plutôt que haut le coeur !