Je vous souhaite une excellente année 2009. Terminons 2008 et commençons 2009 par un petit haiku (poème court japonais)
Au gui l’an neuf, yogi lent neuf, oh Guy l’an neuf.
9 est un ballon qui s’envole…
Je vous souhaite une excellente année 2009. Terminons 2008 et commençons 2009 par un petit haiku (poème court japonais)
Au gui l’an neuf, yogi lent neuf, oh Guy l’an neuf.
9 est un ballon qui s’envole…
Si j’en crois les écrits récents du directeur de recherches au Centre de Communication Avancée International, Robert Ebguy, auteur de « Je hais le développement personnel » paru chez Eyrolles, tous les coachs seraient des démons plus ou moins promis au bûcher de l’excès des vanités personnelles. Coachs de tout poil, vous êtes -et moi avec- voués aux gémonies par ce sociologue (assez malin pour avoir trouvé dans notre fonction une sorte d’objet « socio-stylique », cf Bernard Cathelat auque j’ai cru comme fer dans les années 75) qui assure son bon public bo-bo qu’il faudrait brûler les coachs même s’il y met un point d’interrogation de réserve.
Vous en avez lu sans doute, comme moi, des échos dans la revue du TGV entre Paris et Marseille. Je suis allé un peu plus loin car j’ai payé le droit de lire Epguy pour 14,90 euros attiré sans doute par un signal sub-liminal accrocheur (Hep! Guy!). D’ailleurs j’ai acheté dans la foulée pour 9 € « Les managers de l’âme » de Valérie Brunel, psychosociologue à La Découverte et « Extension du domaine de la manipulation de l’entreprise à la vie privée » chez Grasset de Michel Marzano, philosophe, chargée de recherches au CNRS pour 18,50 € et avec ces deux derniers livres j’en ai eu vraiment pour mon argent.
Ces ouvrages (qu’il ne faut surtout pas mettre dans le même cabas) font le constat que l’on serait passé d’un modèle paternaliste à un modèle ou paradigme (c’est mieux!) individualiste « selon lequel personne ne peut mieux que l’individu lui-même déterminer sa conception du Bien, et donc ce qu’il veut ou ne veut pas faire » (Marzano). Ce besoin s’exprimerait par une volonté d’authenticité, de volontarisme et d’autonomie. Partant de ce constat, R. Ebguy et M. Marzano dénoncent les pratiques du coaching qui « reprogramment les cerveaux » reformattent les attitudes et comportements pour complier à une conformité dictée par l’entreprise , la société, les uns et les autres, sans respect (selon eux) pour la valeur intrinsèque de l’individu.
Ainsi les personnes ou les groupes qui souhaitent progresser et gagner leur place sont présentés comme des gogos manipulés qui subissent les conseils des coachs voire en deviennent les victimes consentantes. L’objectif avoué des coachs est de coller ou de faire coller à l’idéal-type du manager, de la mère de famille exemplaire etc.
Le coaching présenté comme une effraction n’aurait que des effets délétères développant même une certaine addiction! Aider à développer sa valeur personnelle devient une sorte de péché, un peu comme ces sorciers du Moyen Age qui pactisaient avec le diable et que l’on brûlait en place de Grève et, ici et maintenant, sur pavé germano-pratin.
En fait l’attaque est plus vicieuse: les coachs sont accusés d’asservir l’individu à et par leurs pratiques au lieu de le libérer…. Et nos auteurs de brandir la menace de la dérive sectaire pour mieux stigmatiser.
Question. Mais que vend R. Ebguy? De quel bois se chauffe-t-il? Allons voir, sans perdre la boussole, sur le site du CCA www.lecca.com
En gros, le CCA est une société qui vend des études qualitatives spécifiques (?) en organisant des focus groupes de consommateurs afin que les messages des produits ou des services promus par les firmes atteignent leur cible, en fonction des critères socio-démographiques, d’usage et de consommation et psychosociologiques. C’est à dire que ces gens sont des spécialistes du projectif et du comportemental, pour mieux faire acheter… rassurez-moi, rien de manipulatoire au niveau de l’individu ou des groupes (je me prends la tête de gondole!).
Apôtre de la créativité et de la création, R. Ebguy énonce que l’individu doit s’inventer lui-même et qu’il n’a besoin de personne et surtout pas du regard des autres. Exister par soi-même, apprendre à être…seul au milieu des autres, sociologie oblige. Beau programme de …développement personnel.
Sans l’aide de personne… comme c’est étrange. Ainsi, cette démarche de profilage et de positionnement appliqué, depuis 30 an et sans état d’âme aux produits et aux services serait dénié aux individus sous prétexte qu’il n’est pas moral que quelqu’un aide l’autre à faire le « marketing de soi »?
Seuls les ouvrages de Valérie Brunel, qui intervient dans les entreprises et de Michela Marzano nous semblent nourris par une recherche approfondie et documentée et faire (un peu) la part des choses. Ces ouvrages sont, certes, plus difficiles à lire et demandent beaucoup plus d’attention que celui de Robert Ebguy qui se lit assez vite, une fois que l’on en a décodé l’argument.
Loin de me faire douter, ces essais m’ont confirmé dans ma pratique éthique du coaching : aider l’individu qui le souhaite à mieux exploiter ses ressources et à devenir ce qu’il a envie de devenir (selon ses compétences et appétences) en l’écoutant et en lui faisant prendre conscience de lui-même et des autres sans viser ou apporter un schéma normatif.
Mon ouvrage en préparation « Les managers du possible » s’en fera l’écho, en résonance avec celui de Vincent Lenhardt, « Les responsables porteurs de sens » Insep consulting et en contrepoint à celui de Valérie Brunel « Les managers de l’âme » . A la réflexion, je crois que je vais changer le titre de mon bouquin, trop sage et pas provocateur pour un sou, et l’appeler « Je hais la catégorisation qui me conditionne »
Le coaching mérite-t-il un procés… d’intention? Les voies accompagnatrices sont pénétrables et multiples. J’estime ne pas avoir besoin d’être certifié par quelque instance aussi prestigieuse et auto-proclamée soit-elle; ce qui compte est l’expérience et la supervision (je paye pour cela des personnes fiables et hautement qualifiées). Quarante années de management, de formation et de communication en entreprise me semblent un sauf-conduit suffisant comme le sont un cursus universitaire en anthropologie et psychologie, une pratique assidue des méthodes de créativité et de prospective (Merci Edouard De Bono!), une profonde foi en l’individu et un âge mûr sur lequel on peut aussi s’adosser.
La mode du jeter de pompes à la figure des dirigeants à leur zénith vient seulement de commencer. Bouche bée (sic), le receveur esquive l’organe de la vindicte et continue imperturbable.
C’est ainsi qu’on obscur journaliste irakien va entrer dans l’histoire et que ses chaussures vont se trouver chargées (que sont d’ailleurs devenus les sain (t)s projectiles?) d’odeur de rébellion.
On se souvient du 12 octobre 1960 (j’avais 14 ans) de Nikita Kroutchev, à sa place de l’ONU, rouge de colère saisissant sa chaussure et frappant son pupitre pour exiger la parole parce que le représentant philippin à la tribune fustige l’URSS qui a avalé les peuples de l’Europe orientale. Plus que tout autre geste politique, l’histoire et la mémoire collective retiennent l’attitude médiatique.
Qu’est ce qu’une chaussure? Un élément de langage universel, signifiant extrême comme aurait pu l’écrire Ferdinand au nom (presque) homonyme. La chaussure vous fait les pieds quand elle est trop juste, va pour les chinoises mais les américains! Les pataugas et rangers US du désert irakiens commencent à leur chauffer les oreilles aux habitants de l’un des berceaux du monde. Entre le Tigre et l’Euphrate, la soldatesque américaine a bien les pieds traînards.
Une chaussure ne va pas seule à moins d’être celle d’un enfant unijambiste qui a sauté sur une mine atlante, moyen-orientale ou pacifique. And on and on.. continuer à persifler je ne peux car je me sens perdre pied et glisser vers le facile. Une chose est sûre: Obama va relever le gant …de fer dans la main de velours.
Jackson Pollock (1912-1956), peintre expressionniste abstrait américain aurait trouvé les sources de son inspiration dans le chamanisme amérindien. C’est ce que cherche à démontrer l’exposition que lui consacre la Pinacothèque de Paris jusqu’au 15 février 2009.
Les hommes ont, de tout temps et de toute culture, recherché des pouvoirs magiques pour tenter d’aménager le monde à leur façon et d’en transcender la vision afin d’atteindre le divin. Cette transformation mentale passe par l’élévation de la nature au rang supérieur, d’où le mot surnaturel très proche de surréalisme.
Le chemin du chamane[1] comme celui de l’artiste passe par l’inconscient et la stimulation par la transe.
La recherche de vision et le voyage chamanique dans l’autre monde se font par la transe, un état modifié ou altéré de conscience obtenu habituellement par une drogue hallucinogène et/ou par une mise en condition par des sons, des chants et des danses.
Le tambour et les clochettes frappés de manière régulière et lancinante majorent et maintiennent l’état de transe qui mène vers le monde invisible où les esprits des êtres de la nature communiquent entre eux sans barrières.
La transformation du chaman en un animal totémique, aigle, condor ou loup etc. est l’une des conditions de son voyage dans l’invisible. La transe chamanique est utilisée avant tout à des fins thérapeutiques-c’est le plus vieux remède du monde-L’utilisation de la transe chamanique est aussi utilisée par les artistes.
Pollock retrouve l’art pariétal des chamans de la préhistoire. Son « action painting » par les gouttes de pigments évadées du pot sur la toile (drippings) ou par écoulement direct du pot (pouring) est un engagement physique. Le geste du semeur de l’artiste s’apparente à celui du medicine-man navajo qui laisse, grain à grain, couler le sable coloré pour en faire un « tableau thérapeutique » éphémère.
Qu’elles soient du chaman et du peintre les mains tamisent la fièvre de la quête dans le filet de puissance mais aussi les fluides, des immanences, le vent de la mort et l’esprit de renaissance. Leurs forces ne sont pas ordinaires, elles viennent des dieux qu’ils ont touchés par leur vol magique, aura de couleurs et d’odeurs animales. L’intention inconsciente guide l’acte concret et sa puissance libérée étonne. Le pigment réveille ou chasse les démons.
Quand la liane des morts fait rêver les intenses couleurs, apparaissent des langues, des bouches, des protubérances et les noires béances des cavernes des âmes, ces multiples enveloppes que nous fait franchir le chaman à force de transe. Car l’Etre, plante, animal, humain, est fait d’enveloppes comme autant de couches picturales, les «âmes » qui survivent à la mort. Le chaman dépecé, lacéré, éviscéré rejoint la terre-mère ou l’eau féconde pour se vêtir de l’enveloppe de son animal totem.
Cette exposition est surprenante et peut être vécue comme un rite de passage. Sacrifice et mort, fusion de l’homme en son double animal ou féminin et enfin germination et naissance. Apologie de la survivance de l’esprit où qu’il se perde, confrontation, l’exposition installe une résonance entre une quarantaine d’œuvres de Pollock, des objets rituels amérindiens et les tableaux d’André Masson, le surréaliste.
La régression de Pollock au niveau des infra-mondes où se confondent esprits animaux, humains et végétaux ramène sur la toile un banquet primitif aux frontières spongieuses. Pollock, analysant jungien, tenta de mettre en action l’inconscient, en tant que lien entre tous les vivants et artisan de transformation du Moi.
Tourmenté, Pollock laisse émerger de son inconscient les formes agiles de la nature et sa nature profonde avec un moi éclaté et reconstitué sur la toile
En contemplant ses oeuvres (bien avant les drippings et pourings) on imagine Pollock en chaman otomi ou navajo, en médiateur entre le monde d’ici et le monde autre. Le sacrifice de la vie triviale, la mutation de l’homme en animal mi mâle mi femelle se situent en contre-toile dans des formes qui s’enroulent et font perdre et renaître l’âme.
Comme si Pollock, revenu d’un fructueux voyage mental, avait agrégé sous sa brosse magique des fragments végétaux et animaux d’un monde où tout communie, comme s’il tentait de reconstituer les enveloppes furtives et quantiques d’un rocher-oiseau ou d’un arbre-pélican.
Comme Pollock, le visiteur-voyeur de l’exposition suit un chemin initiatique, extatique qui le mene au plus profond d’un moi furtif, là où l’esprit des choses et des êtres s’extasie dans un échange de fluides et de pigments. Est-il devenu autre ou advenu, créateur ou catalyseur, fixateur ou sublimateur? Il manque à Pollock le sacrifice ultime de la toile après la création, offrande ultime et sans contre-don possible du potlach ou bien comme l’homme médecine navajo, qui, d’un revers de main efface le bonhomme de sable, l’acte thérapeutique accompli.
Oeuvres à méditer
Untitled (Bold woman with skeleton), 1938-41.
Sacrifice et mort. Foule en transe et flammes intenses symboles de la mort et de la naissance. Femme nue lovée sur un squelette d’oiseau couché
Man, Bull, Bird, 1938-41
Fusion homme-animal. Taureau, cheval, oiseaux, serpents/ le bestiaire des chamans s’entremêle dans une vision incorporative d’âmes captées. L’homme en catalepsie ou endormi se transforme en son totem.
Composition on paper, 1946
Fusion de l’anima et de l’animus (Jung) de l’homme qui engendre la vie.
Birth, 1938-41
Germination et naissance. Le totem est érigé. La puissance libérée. Toile majeure.
Bibliographie
Costa J.-P. Les chamans hier et aujourd’hui, Editions Alphée, Jena Paul Bertrand, Paris 2007
Clottes J., Lewis-Williams D., Les chamanes de la préhistoire. Le Seuil, 1996
Perrin M. Voir les yeux fermés, arts, chamanisme et thérapies. Le Seuil, Paris, 2007
Restellini M., Desmazières H., Jackson Pollock et le chamanisme. Catalogue de l’exposition, Editions Pinacothèque de Paris, Paris, 2008.
Whitley D.-S., L’art des chamanes de Californie. Le Seuil, Paris, 2000
[1] Le mot chaman (çaman prononcé sramane) vient de Sibérie des peuples Toungouzes ou tungus, par extension on appelle chamanes les guérisseurs amérindiens et des autres continents.
Le coaching n’est nouveau que par son nom. En effet, personne n’a attendu que le coaching soit baptisé et nommé comme tel pour accompagner les personnes dans leur vie personnelle et/ou professionnelle. Dans la vie personnelle, sans évoquer les fameux « directeurs de conscience » des religieux, combien de conseils « éclairés » ont été prodigués par des aidants d’expérience.
Dans la vie de l’entreprise, ce rôle de coach était classiquement dévolu au manager dit de proximité qui recevait à des moments de doute et, en tout cas lors des entretiens annuels, les demandes de son collaborateur. Le conseils des collègues permettaient aussi de recevoir un retour salutaire.
Il faut bien identifier la relation d’aide effectuée par un proche ou par le manager de celle réalisée par le Coach. La différence se situe trés clairement dans l’existence ou non d’un enjeu.
Le proche, l’ami qui aide L’autre a forcément un enjeu qui est soit l’amitié, l’affection etc. en tout cas le besoin de conserver le lien avec L’autre et par ailleurs il en a un autre qui est celui d’influencer dans le bon sens, par amitié.
Le manager a bien entendu un enjeu qui est l’exercice de son pouvoir et, quelle que soit son intention, il a aussi l’enjeu d’influencer. Par ailleurs son image de bon manager est aussi en jeu.
Le coach n’a pas et ne doit pas avoir d’enjeu et c’est toute sa force, car l’amitié, le pouvoir, l’influence ne rentrent pas ou ne devraient pas entrer en ligne de compte.