Amazonie équatorienne… en un combat si juste

Le peuple Kich’wa de Sarayaku en Amazonie équatorienne est en  état d’alerte car deux de ses membres viennent d’être gravement blessés par un  groupe d’hommes armés commandités par les compagnies pétrolières qui ont tenté de pénétrer sur leur territoire au niveau de Chuyayaku, à environ 30 kms du village de Sarayaku..

Ceci fait suite à une série de menaces et d’actions de la part du gouvernement équatorien et des compagnies pétrolières (PetroEcuador et autres) tendant à déstabiliser le territoire de Sarayaku pour reprendre l’exploitation pétrolière dans le bloc 23 (terrain qui appartient de plein droit  à la communauté Kich’wa de Sarayaku).

Le peuple Kich’wa de Sarayaku qui vit en paix et en harmonie avec la forêt jusqu’ ici admirablement préservée s’oppose depuis 25 ans, et de manière pacifique, à l‘intrusion de pétroliers qui, par leurs exploitations, détruisent  faune et flore et établissent des camps générateurs de pollution physique et morale sans aucun bénéfice pour les populations locales.

Depuis peu, de nouvelles attaques physiques ont lieu contre la communauté et, beaucoup plus insidieusement, les pétroliers essaient de diviser la communauté Kich’wa en utilisant certains de ses membres qui ont été exclus de la communauté et qui ont travaillé quelques années pour la compagnie pétrolière CGC comme « relacionadors communautarios » et qui, usant de cette position de « médiateurs » ont trahi les intérêts des communautés.

Le peuple de Sarayaku est un peuple indigène Kich’wa de la forêt équatorienne, avec plus de 1000 habitants sur un territoire de 137 000 hectares, presque entièrement couvert par la forêt primaire. Les gens de Sarayaku  et leur cause sont connus au plan national et international de par la défense de leur territoire qu’ils mènent courageusement et de manière pacifique contre la menace des entreprises pétrolières.

Pour défendre la forêt et assurer un développement harmonieux, la communauté a développé un plan de maniement territorial qui gère l’utilisation des ressources naturelles par eux mêmes. Continuer la lecture de Amazonie équatorienne… en un combat si juste

Juan Cueva, homme de grand coeur…

Juan Cueva lors d'une halte à Tigua, Equateur
Juan Cueva lors d'une halte à Tigua, Equateur

Le Dr Juan Cueva, notre Ami de Quito et de longtemps vient de nous quitter, de façon brutale. J’écris ces quelques mots et je mets quelques photos sur mon blog pour rendre hommage à cet homme de coeur et de grande culture que j’ai eu l’honneur de connaître…hélas pas assez, à mon grand regret.

Mes sincères condoléances à Magdalena, son épouse et à leurs enfants, en compagnie de laquelle Juan a réalisé, en toute humilité, des actions nombreuses et magnifiques en faveur des handicapés d’Equateur.

Juan Cueva , diplomate et archéologue équatorien, étudia à La Sorbonne et fut ambassadeur de l’Equateur en France et à l’UNESCO.  Il était le père de Juan Martín Cueva Armijos, réalisateur de films documentaires.

Avec Juan à Quilatoa, Equateur, 2007
Avec Juan à Quilotoa, Equateur, 2007

Je connaissais Juan Cueva depuis 2003, depuis le jour où il nous accueillit chaleureusement à Quito. Depuis le début de l’aventure Maria José en faveur des petits Infirmes Moteurs Cérébraux de Quito, Juan a grandement facilité, par ses contacts et par son énergie, le transfert des équipements médicaux destinés à l’association Fudrine  que l’association Marie José Handicap Solidarité France-Ecuador apporte, comme chaque année en avion de France, avec l’aide des modestes convoyeurs que nous sommes.

Des personnes de l’Association Maria José comme le Dr Maurice Jason, le Dr Yolande Lagnier, le Dr Marc Molho, Luc de Laforcade, Didier Paulic, le Pr Lasserre, René Conin, Gisèle Chinchon, Serge Girhardi et de nombeux autres pourraient certainement témoigner bien mieux que moi de la grande humanité de Juan qui a toujours répondu présent pour nous aider à Quito et aussi nous accompagner avec Magdalena dans nos périples andins et amazoniens comme à Puyo, Quilotoa et Sarayacu.

Je garde de Juan Cueva le trés émouvant souvenir d’un sourire bienveillant et j’ai encore en mémoire nos conversation sur l’archéologie de l’Equateur qu’il connaissait sur le bout des doigts et sur l’art naïf de l’école de peinture de Tigua (famille Toaquiza) provincia de Cotopaxi.

Spondyle taillé en forme de bébé-ancêtre

Je garde précieusement le très ancien spondyle (coquillage) pré-colombien taillé en forme de petit enfant-ancêtre que Juan et Magdalena m’ont offert lors de mon dernier séjour.
Je joins à cet hommage quelques photos dont une de la dédicace que Juan Cueva a écrite pour le livre réalisé par Luc de La Forcade et vendu au profit de Maria José et de Paroles de Nature (voir www.parolesdenature.org).
Merci Juan pour ta bonté et ton exemple.  Guy Lesoeurs

dedicace de Juan Cueva pour le livre Ecuad'or
La dédicace de Juan Cueva pour le livre Ecuad'or

Livre de Alfred de Clouac
Livre de Alfred de Clouac

Sarayaku… mon village avec sa forêt et sans pétrole(6)

Des enfants heureux

 

Tiré d’un texte de Corinne Arnould de l’Association Paroles de Nature

La déforestation est une réalité quotidienne pour les dernières communautés indiennes d’Amazonie : elle représente la mort de leur milieu de vie et la fin de leur culture. Parmi les causes, figure en bonne place l’exploitation du pétrole. 

Face à l’avancée des compagnies le peuple indien Kichwa de Sarayaku, en Equateur, a choisi de faire face. Depuis plusieurs années, il refuse obstinément toute pénétration sur son territoire afin de préserver son héritage naturel et culturel. Le projet de ce peuple a ainsi une portée universelle ; son ambition est la valorisation de ses traditions, de son mode de vie, de ses croyances, de sa culture…

Les menaces persistent : le 8 mai 2009, le Ministère des Mines et du Pétrole Equatorien a notifié la reprise des opérations d’exploitation des hydrocarbures dans les blocs 23 et 24 incluant les territoires du peuple Kichwa de Sarayaku et des communautés Achuar et Shuar de la Région Amazonienne.

Inspiré par les Yachaks (shamanes), le projet « Frontière de Vie » est la création sur le pourtour du territoire de Sarayaku, 300 kms de long et 135 000 hectares de forêt primaire d’une immense frontière d’arbres à fleurs de couleurs. Un symbole à valeur universelle émergera ainsi lentement de la forêt amazonienne, vivante incarnation du désir universel de paix et de protection de la Terre. Ce sera le message de tout un peuple, élan vital, expression de sa volonté farouche de préserver son mode de vie, mais aussi, de créer avec nous une vaste solidarité planétaire.

Une analyse réaliste de l’évolution des perspectives politiques et démographiques actuelles concernant les forêts primaires tropicales aboutit à la triste conclusion que, si rien n’est fait,  leur destruction généralisée est, à terme, inéluctable. L’exploitation forestière forcenée et l’extension de l’agriculture en sont les principales causes. Le déplacement et l’acculturation programmée des peuples autochtones, fins et légitimes connaisseurs des écosystèmes forestiers, nous prive du précieux savoir dont ils sont détenteurs.

Dix à vingt millions d’hectares de forêt amazonienne disparaissent chaque année. Disparition sans retour, car on ne sait pas reconstituer un écosystème forestier complexe.

Les peuples de la forêt sont les premières victimes de la destruction de leur environnement. Autrefois nomades, chasseurs et cueilleurs, leur prélèvement sur les ressources naturelles s’est toujours inscrit dans le respect des équilibres vitaux. Aujourd’hui, la modernité arrive avec tout le cortège des maux de notre civilisation. Perte d’identité, acculturation, alcoolisme, dislocation des cellules familiales et sociales sont ainsi devenu les maux quotidiens des hommes de la forêt. Quelques uns, cependant, ont décidé de réagir et de construire.

En attendant une prise de conscience globale de l’importance vitale que revêt la préservation des forêts primaires et des cultures qu’elles abritent, les initiatives de sauvegarde de ces patrimoines émanent d’associations qui luttent pour ne pas laisser se rompre les fils qui relient l’homme à la nature. Leur mission est d’importance.

Peut-être, grâce aux associations citoyennes, verrons-nous un jour un chamane amazonien couronné par un prix Nobel, au nom de sa tribu et de ses ancêtres, pour l’ensemble de ses connaissances botaniques et la sagesse des relations écologiques qu’il entretient avec son milieu. www.parolesdenature.org

Sarayaku, peuple de l’Amazonie équatorienne, lutte depuis 20 ans contre la destruction de son territoire et de sa culture par les compagnies pétrolières

•  Leurs droits élémentaires sont bafoués: violences extrêmes contre les personnes, destruction du territoire,…

•  Leur situation est emblématique des enjeux du pétrole : jusqu’où sera t-on capable d’aller pour sauvegarder notre mode de vie ?

•  Ses dirigeants sont placés sous protection d’Amnesty International ; la cause de Sarayaku a été validée par la cour Inter-Américaine des droits de l’homme

•  Le projet de ce peuple a ainsi une portée universelle ; son ambition est la valorisation de ses traditions, de son mode de vie, de ses croyances, de sa culture.

Sur RFI une émission sur Sarayaku …

Il est possible de télécharger le lien vers le fichier audio

Lien coté droit de la page : 

http://www.rfi.fr/contenu/20091125-2-sarayaku-peuple-contre-le-petrole

 Dernière minute : Copenhague : le Parlement Européen adopte l’amendement 62 concernant le droit de propriété collective et autonome des peuples indigènes.

De Rio à Copenhague, les dirigeants des pays ont tenté d’adopter des mécanismes permettant de limiter le changement climatique ce qui a entraîné des impacts négatifs sur les populations autochtones, peu ou mal reconnues dans leurs pays respectifs. L’essor des bio-carburants, par exemple, augmente la déforestation massive amazonienne pour des cultures intensives de colza. Ainsi, sous le prétexte de protéger la planète, des expropriations, des déplacements de populations hors de leur lieu de vie, la constitution de réserves  sont monnaie courante. Ce qui est le plus important : que les peuples autochtones soient consultés dans de vraies discussions pour organiser l’espace et leur permettre de gérer l’environnement avec les Autorités.

 « L’obligation imposée aux Etats d’organiser des consultations démocratiques des peuples autochtones lors la mise en place de projets sur leurs territoires s’est trop souvent conclue par de vastes fumisteries. Notre amendement pourra, nous l’espérons, permettre aux peuples autochtones de décider eux-mêmes de quels projets environnementaux ils souhaitent créer sur leurs territoires. » (Députée Européenne Catherine Grèze).

L’esprit de la lutte: Sarayaku, un peuple contre le pétrole :José Gualinga de Sarayacu à Paris

 
« Nous, nous demandons si un peuple petit comme le notre peut changer le monde. 
Peut-être pas !
Mais nous sommes sûr que dans chaque cœur, il y a un peuple qui lutte avec la même force 
et si petit soit-il, nous sommes le symbole de la puissance de la vie. » 
José Gualinga, Peuple Kichwa de Sarayaku Amazonie équatorienne

Don Sabino, shaman de Sarayacu, père de José Gualinga

Je vous ai déjà écrit au sujet de Sarayaku et de mon ami José Gualinga (la photo ci-contre représente Don Sabino, le père de José Gualinga, shaman de Sarayacu). Au titre de nos associations Cerveaux Sans Frontières Internbational et de SOCRAMED, nous avons aidé récemment Zulma l’une des nièces de José Gualinga à se faire soigner pour la grippe H1N1 à l’hôpital de Quito en participant à une collecte d’argent organisée par Corinne Arnoud de Paroles de Nature et en liaison avec l’ONG Maria José Solidarité Handicap France Equateur. Nous retournons d’ailleurs à Sarayaku en mai 2010.

 

Sarayaku, peuple de l’Amazonie équatorienne, lutte depuis 20 ans contre la destruction de son territoire et de sa culture par les compagnies pétrolières

•  Leurs droits élémentaires sont bafoués: violences extrêmes contre les personnes, destruction du territoire,…

•  Leur situation est emblématique des enjeux du pétrole : jusqu’où sera t-on capable d’aller pour sauvegarder notre mode de vie ?

•  Ses dirigeants sont placés sous protection d’Amnesty International ; la cause de Sarayaku a été validée par la cour Inter-Américainedes droits de l’homme

•  Le projet de ce peuple a ainsi une portée universelle ; son ambition est la valorisation de ses traditions, de son mode de vie, de ses croyances, de sa culture

La déforestation est une réalité quotidienne pour les dernières communautés indiennes d’Amazonie : elle représente la mort de leur milieu de vie et la fin de leur culture. Parmi les causes, figure en bonne place l’exploitation du pétrole. Face à l’avancée des compagnies le peuple indien Kichwa de Sarayaku, en Equateur, a choisi de faire face. Depuis plusieurs années, il refuse obstinément toute pénétration sur son territoire afin de préserver son héritage naturel et culturel. Le projet de ce peuple a ainsi une portée universelle ; son ambition est la valorisation de ses traditions, de son mode de vie, de ses croyances, de sa culture…

Les menaces persistent : le 8 mai 2009, le Ministère des Mines et du Pétrole Equatorien a notifié dans la résolution n°080-CAD 2009-04-20 la reprise des opérations d’exploitation des hydrocarbures dans les blocs 23 et 24 incluant les territoires du peuple Kichwa de Sarayaku et des communautés Achuar et Shuar de la Région Amazonienne.
Inspiré par les Yachaks (Shamanes), le projet « Frontière de Vie » est la création sur le pourtour du territoire de Sarayaku, 300 kms de long et 135 000 hectares de forêt primaire d’une immense frontière d’arbres à fleurs de couleurs. Un symbole à valeur universelle émergera ainsi lentement de la forêt amazonienne, vivante incarnation du désir universel de paix et de protection de la Terre. Ce sera le message de tout un peuple, élan vital, expression de sa volonté farouche de préserver son mode de vie, mais aussi, de créer avec nous une vaste solidarité planétaire.
Deux de ces représentants, dont José Gualinga sous protection d’Amnesty International, après avoir été plusieurs fois mis en danger de mort lors des luttes contre les compagnies pétrolières, seront en France du 12 au 24 novembre 2009. Plusieurs rencontres « conférence-projection » auront lieu.          
Programme des rencontres publiques : 
Jeudi 12 Novembre : 9h30-12h00 – UNESCO – Paris 7e – Métro Ségur ou Cambronne – Entrée libre – Conférence en présence de Vandana Shiva, Danielle Mitterrand, José Gualinga sur la préservation des savoirs traditionnels « Manifeste sur l’avenir des systémes de connaissance ».
Vendredi 13 Novembre : 18h00 – Galerie Dupon, 74 rue Joseph de Maistre, Paris 18e. – Métro Guy Môquet – Conférence en préence de José Gualinga et Tupak Viteri – Suivi du Vernissage du livre de Patrick Bard «Amazone, un monde en suspens» (Ed.Seuil), dont une partie est consacrée à la lutte de Sarayaku contre le Pétrole 
Samedi 14 Novembre : 15h00-18h00 – Karma Ling (Chartreuse St Hugon, Savoie 74) -Conférence-projection à l’Institut Karma Ling 
Lundi 16 Novembre : 20h30 – Maison de l’Amérique Latine – 217 boulevard St Germain – PARIS 7e- Métro Solférino – Rue du Bac – Lupuna Association –  Entrée Libre –Conférence-projection du NOUVEAU film documentaire « Sisa Nambi » – Avec José Gualinga et Tupak Viteri – Soirée consacrée tout particuliérement au projet Frontière de Vie  
Jeudi 19 Novembre : 17H30-19H30 – Cinéma La Pagode, –  57 bis, rue de Babylone – Paris 7e – Métro Saint-François Xavier – Natureparif – 27e Festival International du Film d’environnement – Entrée libre – Conférence-projection  » Pensez la nature autrement : biodiversité et nouveaux indicateurs de richesse » avec José Gualinga, Jacques Weber et Stephan Kampelmann 
Samedi 21 novembre : 19h30 – CENTQUATRE 104 rue d’Aubervilliers / 5 rue Curial – Paris 19e  Métro Crimée ou Stalingrade -.Natureparif- 7ème édition du Festival du Livre et de la Presse d’Ecologie – Entrée libre – Conférence – Projection en présence de Tupak Viteri et Patrick Bard «  
Lundi 23 Novembre :  16H30-18H30 – Cinéma La Pagode  –  57 bis, rue de Babylone – Paris 7e – Métro Saint-François Xavier – 27e Festival International du Film d’environnement – Entrée libre – Conférence-projection des films documentaires « Soy el defensor de la Selva » et « Sisa Nambi » suivi d’un débat avec José Gualinga dans le cadre d’une journée thématique sur le Pétrole 
Mardi 24 Novembre : 19H15 – Siége Amnesty Internationale 72 – 76 Bd de la Villette – Paris 19 e – Métro Belleville ou Colonel Fabien – Entrée libre – Conférence-projection du documentaire «  Sisa Nambi » « Les Amérindiens à la merci des industries extractives : Regards croisés Equateur / Guatemala » José Gualinga, Fernando Solis, Javier de León 
Réservation et programme complet : sarayaku@parolesdenature.org 
Merci de confirmer votre présence  www.parolesdenature.org |  www.frontieredevie.org
Dossier de Presse sur simple demande : presse@paroledenature.org
 
 
L’Amazonie, dernier lien entre l’homme et la nature ?
Une analyse réaliste de l’évolution des perspectives politiques et démographiques actuelles concernant les forêts primaires tropicales aboutit à la triste conclusion que, si rien n’est fait,  leur destruction généralisée est, à terme, inéluctable. L’exploitation forestière forcenée et l’extension de l’agriculture en sont les principales causes. Le déplacement et l’acculturation programmée des peuples autochtones, fins et légitimes connaisseurs des écosystèmes forestiers, nous prive du précieux savoir dont ils sont détenteurs.
Dix à vingt millions d’hectares de forêt amazonienne disparaissent chaque année. Disparition sans retour, car on ne sait pas reconstituer un écosystème forestier complexe.
Les peuples de la forêt sont les premières victimes de la destruction de leur environnement. Autrefois nomades, chasseurs et cueilleurs, leur prélèvement sur les ressources naturelles s’est toujours inscrit dans le respect des équilibres vitaux. Aujourd’hui, la modernité arrive avec tout le cortège des maux de notre civilisation. Perte d’identité, acculturation, alcoolisme, dislocation des cellules familiales et sociales sont ainsi devenu les maux quotidiens des hommes de la forêt. Quelques uns, cependant, ont décidé de réagir et de construire.
En attendant une prise de conscience globale de l’importance vitale que revêt la préservation des forêts primaires et des cultures qu’elles abritent, les initiatives de sauvegarde de ces patrimoines émanent d’associations qui luttent pour ne pas laisser se rompre les fils qui relient l’homme à la nature. Leur mission est d’importance.
Peut-être, grâce aux associations citoyennes, verrons-nous un jour un chamane amazonien couronné par un prix Nobel, au nom de sa tribu et de ses ancêtres, pour l’ensemble de ses connaissances botaniques et la sagesse des relations écologiques qu’il entretient avec son milieu. www.parolesdenature.org
 
Réservation et programme complet : sarayaku@parolesdenature.org 

Attrape-rêves: plus qu’un gadget… une tradition amérindienne

attrape-rêves objiwa ou cherokee vers 1900 avec plume d'aigle, Coll. personnelle
Attrape rêves objiwa, circa 1900, Collection personnelle

 

Un très vieil objet rituel indien d’Amérique du Nord garnis de plumes et de fourrure Vous le voyez se balancer au gré du vent dans les boutiques de souvenirs du monde entier : l’attrape-rêve, dreamcatcher, appelé aussi piège à soucis, ou spider-web-charm (charme en forme de toile d’araignée). La plupart des touristes n’en connaissent pas l’origine et encore moins la légende. C’est un vieil objet chargé de sens.
Jusqu’au milieu du XXe siècle et encore maintenant dans certaines tribus amérindiennes du Nord, l’attrape-rêve sert d’objet rituel pour protéger les songes des enfants dans leurs berceaux et dans la quête de visions des adultes. Entretenue par l’artisanat local, la coutume de l’attrape-rêve dans les chambres est toujours vivante en Amérique du Nord.

Le véritable attrape-rêve –que l’on appelle a’sûbike’cin en dialecte Ojibwa qui signifie « ressemble à un filet (a’sub) » ou encore bwaajige ngwaagan qui signifie piège à rêves– est une sorte de raquette ronde (d’un diamètre de 10 à 20 cms) formée par une branchette forcée en cercle de saule, saule des vanniers, Salix viminalis, écorcée et séchée sur un rondin de bois et d’un filet en coton, en fibres d’autres plantes ou bien encore en tendons d’animaux (daims ou bisons). De cette raquette pendent de fines lanières de cuir auxquelles étaient attachées jadis des plumes d’oiseaux sacrés (aigle) remplacées aujourd’hui par des plumes peintes de dindons. De manière organique, l’attrape-rêves ne dure pas très longtemps, ce qui explique la rareté des pièces anciennes.

Trier les bons et les mauvais rêves

Les Amérindiens du Nord cherchent à préserver l’enfant, dès sa naissance, des mauvais esprits présents dans les cauchemars. La fonction originelle de l’attrape-rêve amérindien est d’attraper les rêves qui flottent dans l’air de la nuit et de les trier en bons et mauvais rêves. Cette « épuisette » à rêves était principalement fixée sur l’anse du porte-bébé qui servait aussi de berceau pour le « papoose » d’Amérique du Nord en compagnie de son cordon ombilical séché dans un petit sac des coquillages et d’autres charmes destinés à éloigner les mauvais esprits…

suite dans quelques jours.

Guy Lesoeurs

 

Si vous voulez en savoir plus l’article complet  » Capture mon rêve, Mère araiagnée.. »se trouve dans Le Numéro « Les Mondes de la nuit  » de la revue L’autre, clinique, Cultures et sociétés, 2004, vol5, 1, Editions La pensée Sauvage. Grenoble.