2012…Diana du Pont de l’Alma: flamme éternelle dans nos coeurs!

Que faisiez-vous donc quand vous avez appris la disparition de Lady Diana?

Je suis à peu près certain que vous vous en souvenez comme 80% des personnes que j’ai interrogées.

Un pas, 15 années en arrière. ..

Près du Pont de l’Alma, à Paris, il existe une petite place au dessus du souterrain routier. Cette place devait être baptisée en septembre 1997 Place Maria Callas. Or, le 31 août matin vers minuit 25 ‘ , Diana, princesse de Galles disparut dans un accident mémorable. Le matin de sa disparition, ce monument assez impersonnel [érigé en 1989 pour commémorer l’amitié franco-américaine -reproduction grandeur nature de la torche de la statue de la Liberté à New York]- reçoit des fleurs, des bougies apportées par des milliers de personnes en deuil de la princesse des coeurs.

Depuis ce jour néfaste, et après tout ce temps, nombre de pèlerins de toutes nationalités se recueillent devant cette flamme, symbole détourné de Diana.

J’ai étudié pendant plus de 5 années le comportement de dévotion de ces touristes un peu spéciaux, pèlerins qui souvent s’ignorent…et j’en ai fait mon mémoire de psychiatrie transculturelle à l’université Paris 13 qui s’est transformé en un livre préfacé par le Pr Marie Rose Moro, professeur de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, responsable de la Maison de Solenn à l’Hôpital Cochin. Le livre s’intitule : Diana du Pont de l’Alma, les pèlerins de la flamme. Il est paru en 2003 au Editions Téraèdre.

Après coup et après tout, 15 ans après l’accident tragique, que reste-t-il de Diana, dans notre mémoire de zappeurs éternels, sautant de raz de marée dévastateurs à des gratte-ciels transpercés par un fanatisme vengeur en passant par les 25000 résistants morts de la Syrie ?

Il est tout à fait étonnant qu’à l’heure où la fréquentation des lieux de culte religieux est devenue peau de chagrin, des personnes sans lien les unes avec les autres viennent encore déposer qui, une gerbe, qui, un teddy bear, qui, une larme, qui, un ex-voto au monument détourné de la Flamme de la Liberté, élu le matin même de l’accident par un premier fidèle (mais qui était-ce ?) comme un hommage à Lady Di.

Fascinant! Que des centaines de pèlerins viennent se recueillir au dessus du souterrain faute de ne pouvoir toucher le pilier fatal, qui est resté en l’état.

Ce lieu est populaire comme l’est la ferveur un peu kitsch, même pas bling bling, de personnes venues du monde entier, des passants avec une intention, des touristes avec une prière photographique…

Le 31 août 1997 a transformé la Flamme pré-existante (1989) bien sûr par hasard, quoique… Objets prédestinés attendez vous les âmes (pour paraphraser Lamartine) pour vivre une vraie gloire?

Guy Lesoeurs

Psychanalyste.

Interviews ce jour ou demain sur RMC , sur osmose-radio.fr etc.

*Anecdotes

-La place de la Flamme devait être baptisée Maria Callas trois jours après l’accident!

-Un Japonais aurait offert 40 millions de francs en 1998 pour l’épave de la Mercèdès aux fins de la découper en tout petits morceaux revendus à prix d’or!

-La Flamme fut tellement souillée de graffittis et de marques que la Ville de Paris dut la faire restaurer.

-J’ai vu des Américains gratter la poussière du pilier pour la mettre en bouteille!

Diana. 11 ans déjà!

Vous rappelez-vous à quel moment vous avez appris la disparition de Lady Diana et ce que vous faisiez à ce moment précis?

Je suis sûr que vous vous en souvenez comme 80% des personnes que j’ai interrogées.

Après coup et après tout, 11 ans après l’accident tragique, et quelques anedoctes*  que reste-t-il de Diana, dans notre mémoire de zappeurs éternels, sautant de raz de marée dévastateurs à des gratte-ciels transpercés par un fanatisme vengeur en passant par une re-guerre froide annoncée?

Etonnant, non? Que des personnes sans lien les unes avec les autres viennent encore déposer qui, une gerbe, qui, un teddy bear, qui, une larme, qui, un ex-voto au monument détourné de la Flamme de la Liberté, élu le matin même de l’accident par un premier fidèle comme symbole de Lady Di.

Fascinant! Que des centaines de pélerins viennent se recueillir au dessus du souterrain faute de ne pouvoir toucher le pilier fatal, qui est resté en l’état.

Ce lieu est populaire comme l’est la ferveur un peu kitsch, même pas bling bling, de personnes venues du monde entier, des passants avec une intention, des touristes avec une prière photographique…

Le 31 août 1997 a transformé la Flamme pré-existante (1989) bien sûr par hasard, quoique… Objets prédestinés attendez vous les âmes (pour paraphraser Lamartine) pour vivre une vraie gloire?

*Anecdotes

La place de la Flamme devait être baptisée Maria Callas trois jours après l’accident!

Un Japonais aurait offert 40 millions de francs en 1998 pour l’épave de la Mercèdès aux fins de la découper en tout petits morceaux revendus à prix d’or!

La Flamme fut tellement souillée de graffittis et de marques que la Ville de Paris dut la faire restaurer.

J’ai vu des Américains gratter la poussière du pilier pour la mettre en bouteille!

Pour en savoir plus lire mon essai, Diana du Pont de l’Alma , les pélerins de la Flamme, préface du Pr Marie Rose Moro, aux Editions Téraèdre, 13,50 euros. Il en reste encore quelques uns.

 

Diana du Pont de L’Alma, les pélerins de la flamme

Un monument qui n\'a rien à voir avec Lady Di...

Près du Pont de l’Alma, à Paris, il existe une petite place au dessus du souterrain routier. Cette place devait être baptisée en septembre 1997 Place Maria Callas. Or, le 31 août, Diana, princesse de Galles disparut dans un accident mémorable. Le matin de sa disparition, un monument érigé en 1989 pour commémorer l’amitié franco-américaine -reproduction grandeur nature de la torche de la statue de la Liberté à New York- reçut les fleurs, les bougies apportées par des milliers de personnes en deuil de la princesse des coeurs.

Depuis ce jour, et après plus de dix années, nombre de pélerins se recueillent devant cette flamme, symbole détourné de Diana. Je vous en dirais beaucoup plus dans les prochaines éditions en vous offrant des extraits de mon livre paru aux Editions Téraèdre et du DVD que j’ai réalisé. En effet, j’ai étudié pendant plus de 5 années le comportement de dévotion de ces touristes un peu spéciaux, pélerins qui souvent s’ignorent…

Diana, 10 ans + 1 après… bientôt

Il y a presque un an, c’était le dixième anniversaire…

Le jeudi 30 août 2007

Extrait de cyberpresse

 

L’hommage à Diana sert de «repère», selon un psycho-anthropologue

«La flamme est un objet qui est devenu sujet et, parce qu'il est impersonnel, il a pu prendre Diana en charge, ou Diana a pris en charge le monument pour le sublimer, ça dépend comment on regarde les choses», juge le psychologue-anthropologue français Guy Lesoeurs. (Photo Reuters)
 

«La flamme est un objet qui est devenu sujet et, parce qu’il est impersonnel, il a pu prendre Diana en charge, ou Diana a pris en charge le monument pour le sublimer, ça dépend comment on regarde les choses», juge le psychologue-anthropologue français Guy Lesoeurs.
Photo Reuters

Agence France-Presse

Paris

À travers l’hommage rendu à Diana, le public satisfait son côté «narcissique» et trouve des «repères», juge Guy Lesoeurs, psychologue-anthropologue qui a rédigé un mémoire sur le «pèlerinage» sur le lieu de l’accident de la princesse disparue à Paris.

Question : Pourquoi ce flot continu de gens sur les lieux de l’accident de Diana, dix ans après sa mort?

R : «Ce pèlerinage répond au besoin de trouver des repères. Le monde est fou, difficile, tout est compliqué, incompréhensible et donc, de temps en temps, il y a des lumières qu’on se fait qui permettent d’éclairer le chemin. Les gens prennent les repères qu’ils peuvent, des stars du cinéma ou de la musique mais aussi des gens qu’ils vont fabriquer à leur image, c’est très narcissique.

À travers cet hommage, on se projette sa propre image de personne qui a cru à un moment donné aux fées, aux princesses et tout d’un coup, la citrouille, le carrosse se tape contre un pilier. Le pseudo prince charmant c’est nous. À partir de là, on imagine que c’est presque une sainte. C’est une religiosité tout à fait normale.

La flamme est un objet qui est devenu sujet et, parce qu’il est impersonnel, il a pu prendre Diana en charge, ou Diana a pris en charge le monument pour le sublimer, ça dépend comment on regarde les choses».

Q : Mais que représente-t-elle dans l’imaginaire du public?

R : «C’est un pèlerinage touristique mais surtout transculturel. Les gens viennent du monde entier et toutes les professions et tous les pays sont représentés. Ils viennent tous pour la même raison au même endroit avec la même intention et marquent leur passage ou prennent une trace de la même façon qu’ils soient catholique, musulman, shintoïste, qu’ils soient Néo-Zélandais ou Polonais.

On peut les appeler des touristes mais je pense que cela va beaucoup plus loin car il y a un rituel par la photo prise, le dépôt de fleurs, des ex-voto et des images que l’on laisse comme des icônes de Diana et les graffitis».

Q : pensez-vous que le phénomène va perdurer?

R : «Diana se range dans plusieurs catégories : celle des gens morts jeunes, celle de ceux qui ont fait du bien, elle a fait de l’humanitaire, c’est une princesse, elle a plusieurs chapeaux, et chacun en a une vue différente. Elle a une pluralité et un aspect universel qui va perdurer. Elle est devenue universelle, elle est inscrite dans la mémoire collective.