« Nous, nous demandons si un peuple petit comme le notre peut changer le monde.
Peut-être pas !
Mais nous sommes sûr que dans chaque cœur, il y a un peuple qui lutte avec la même force
et si petit soit-il, nous sommes le symbole de la puissance de la vie. »
José Gualinga, Peuple Kichwa de Sarayaku Amazonie équatorienne
Je vous ai déjà écrit au sujet de Sarayaku et de mon ami José Gualinga (la photo ci-contre représente Don Sabino, le père de José Gualinga, shaman de Sarayacu). Au titre de nos associations Cerveaux Sans Frontières Internbational et de SOCRAMED, nous avons aidé récemment Zulma l’une des nièces de José Gualinga à se faire soigner pour la grippe H1N1 à l’hôpital de Quito en participant à une collecte d’argent organisée par Corinne Arnoud de Paroles de Nature et en liaison avec l’ONG Maria José Solidarité Handicap France Equateur. Nous retournons d’ailleurs à Sarayaku en mai 2010.
Sarayaku, peuple de l’Amazonie équatorienne, lutte depuis 20 ans contre la destruction de son territoire et de sa culture par les compagnies pétrolières
• Leurs droits élémentaires sont bafoués: violences extrêmes contre les personnes, destruction du territoire,…
• Leur situation est emblématique des enjeux du pétrole : jusqu’où sera t-on capable d’aller pour sauvegarder notre mode de vie ?
• Ses dirigeants sont placés sous protection d’Amnesty International ; la cause de Sarayaku a été validée par la cour Inter-Américainedes droits de l’homme
• Le projet de ce peuple a ainsi une portée universelle ; son ambition est la valorisation de ses traditions, de son mode de vie, de ses croyances, de sa culture
La déforestation est une réalité quotidienne pour les dernières communautés indiennes d’Amazonie : elle représente la mort de leur milieu de vie et la fin de leur culture. Parmi les causes, figure en bonne place l’exploitation du pétrole. Face à l’avancée des compagnies le peuple indien Kichwa de Sarayaku, en Equateur, a choisi de faire face. Depuis plusieurs années, il refuse obstinément toute pénétration sur son territoire afin de préserver son héritage naturel et culturel. Le projet de ce peuple a ainsi une portée universelle ; son ambition est la valorisation de ses traditions, de son mode de vie, de ses croyances, de sa culture…
Les menaces persistent : le 8 mai 2009, le Ministère des Mines et du Pétrole Equatorien a notifié dans la résolution n°080-CAD 2009-04-20 la reprise des opérations d’exploitation des hydrocarbures dans les blocs 23 et 24 incluant les territoires du peuple Kichwa de Sarayaku et des communautés Achuar et Shuar de la Région Amazonienne.
Inspiré par les Yachaks (Shamanes), le projet « Frontière de Vie » est la création sur le pourtour du territoire de Sarayaku, 300 kms de long et 135 000 hectares de forêt primaire d’une immense frontière d’arbres à fleurs de couleurs. Un symbole à valeur universelle émergera ainsi lentement de la forêt amazonienne, vivante incarnation du désir universel de paix et de protection de la Terre. Ce sera le message de tout un peuple, élan vital, expression de sa volonté farouche de préserver son mode de vie, mais aussi, de créer avec nous une vaste solidarité planétaire.
Deux de ces représentants, dont José Gualinga sous protection d’Amnesty International, après avoir été plusieurs fois mis en danger de mort lors des luttes contre les compagnies pétrolières, seront en France du 12 au 24 novembre 2009. Plusieurs rencontres « conférence-projection » auront lieu.
Programme des rencontres publiques :
Jeudi 12 Novembre : 9h30-12h00 – UNESCO – Paris 7e – Métro Ségur ou Cambronne – Entrée libre – Conférence en présence de Vandana Shiva, Danielle Mitterrand, José Gualinga sur la préservation des savoirs traditionnels « Manifeste sur l’avenir des systémes de connaissance ».
Vendredi 13 Novembre : 18h00 – Galerie Dupon, 74 rue Joseph de Maistre, Paris 18e. – Métro Guy Môquet – Conférence en préence de José Gualinga et Tupak Viteri – Suivi du Vernissage du livre de Patrick Bard «Amazone, un monde en suspens» (Ed.Seuil), dont une partie est consacrée à la lutte de Sarayaku contre le Pétrole
Samedi 14 Novembre : 15h00-18h00 – Karma Ling (Chartreuse St Hugon, Savoie 74) -Conférence-projection à l’Institut Karma Ling
Lundi 16 Novembre : 20h30 – Maison de l’Amérique Latine – 217 boulevard St Germain – PARIS 7e- Métro Solférino – Rue du Bac – Lupuna Association – Entrée Libre –Conférence-projection du NOUVEAU film documentaire « Sisa Nambi » – Avec José Gualinga et Tupak Viteri – Soirée consacrée tout particuliérement au projet Frontière de Vie
Jeudi 19 Novembre : 17H30-19H30 – Cinéma La Pagode, – 57 bis, rue de Babylone – Paris 7e – Métro Saint-François Xavier – Natureparif – 27e Festival International du Film d’environnement – Entrée libre – Conférence-projection » Pensez la nature autrement : biodiversité et nouveaux indicateurs de richesse » avec José Gualinga, Jacques Weber et Stephan Kampelmann
Samedi 21 novembre : 19h30 – CENTQUATRE 104 rue d’Aubervilliers / 5 rue Curial – Paris 19e Métro Crimée ou Stalingrade -.Natureparif- 7ème édition du Festival du Livre et de la Presse d’Ecologie – Entrée libre – Conférence – Projection en présence de Tupak Viteri et Patrick Bard «
Lundi 23 Novembre : 16H30-18H30 – Cinéma La Pagode – 57 bis, rue de Babylone – Paris 7e – Métro Saint-François Xavier – 27e Festival International du Film d’environnement – Entrée libre – Conférence-projection des films documentaires « Soy el defensor de la Selva » et « Sisa Nambi » suivi d’un débat avec José Gualinga dans le cadre d’une journée thématique sur le Pétrole
Mardi 24 Novembre : 19H15 – Siége Amnesty Internationale 72 – 76 Bd de la Villette – Paris 19 e – Métro Belleville ou Colonel Fabien – Entrée libre – Conférence-projection du documentaire « Sisa Nambi » « Les Amérindiens à la merci des industries extractives : Regards croisés Equateur / Guatemala » José Gualinga, Fernando Solis, Javier de León
L’Amazonie, dernier lien entre l’homme et la nature ?
Une analyse réaliste de l’évolution des perspectives politiques et démographiques actuelles concernant les forêts primaires tropicales aboutit à la triste conclusion que, si rien n’est fait, leur destruction généralisée est, à terme, inéluctable. L’exploitation forestière forcenée et l’extension de l’agriculture en sont les principales causes. Le déplacement et l’acculturation programmée des peuples autochtones, fins et légitimes connaisseurs des écosystèmes forestiers, nous prive du précieux savoir dont ils sont détenteurs.
Dix à vingt millions d’hectares de forêt amazonienne disparaissent chaque année. Disparition sans retour, car on ne sait pas reconstituer un écosystème forestier complexe.
Les peuples de la forêt sont les premières victimes de la destruction de leur environnement. Autrefois nomades, chasseurs et cueilleurs, leur prélèvement sur les ressources naturelles s’est toujours inscrit dans le respect des équilibres vitaux. Aujourd’hui, la modernité arrive avec tout le cortège des maux de notre civilisation. Perte d’identité, acculturation, alcoolisme, dislocation des cellules familiales et sociales sont ainsi devenu les maux quotidiens des hommes de la forêt. Quelques uns, cependant, ont décidé de réagir et de construire.
En attendant une prise de conscience globale de l’importance vitale que revêt la préservation des forêts primaires et des cultures qu’elles abritent, les initiatives de sauvegarde de ces patrimoines émanent d’associations qui luttent pour ne pas laisser se rompre les fils qui relient l’homme à la nature. Leur mission est d’importance.
Peut-être, grâce aux associations citoyennes, verrons-nous un jour un chamane amazonien couronné par un prix Nobel, au nom de sa tribu et de ses ancêtres, pour l’ensemble de ses connaissances botaniques et la sagesse des relations écologiques qu’il entretient avec son milieu. www.parolesdenature.org