Question de D. qui se lance comme Coach libérale:
« J’ai une question à soumettre qui me préoccupe: depuis que j’ai annoncé à mon entourage que j’allais me lancer dans ma « micro entreprise au réel simplifié » (j’adore ce terme) de Coaching, j’ai déjà reçu 2 demandes de copines (non intimes, juste « camarades ») qui ressentent en ce moment le besoin d’être coachées sur une problématique professionnelle, et me demandent de les coacher formellement, en respectant le cadre bien sûr (convention, tarifs etc): qu’en pensez-vous? D’un côté, je me dis que si je ne commence pas par coacher mes copines, par qui je vais commencer?! Et d’un autre, je me demande si c’est aussi efficace, du fait que j’ai des infos sur elles? déontologique? (cf les psys qui prennent pas les conjoints ou les fratries etc); est-ce que ça vous est déjà arrivé?
Merci pour vos conseils »
Réponse
Bonjour D.
Pour répondre à ta question très légitime, voici quelques éléments de réflexion.
D’abord, se poser la question est une posture qui t’honore et qui fait démarrer ton activité sur de trés bonnes bases éthiques.
Rendre service aux personnes que l’on connaît est un réflexe très naturel; de même que nous avons tous tendance à demander d’abord un service aux personnes que l’on connaît. Or, il faut se dire que ce n’est peut être pas la meilleure solution…
Ce serait un peu comme demander à un avocat ami de plaider pour nous, un médecin de notre famille de nous soigner etc. Si je me réfère à un réglement de conflit entre deux personnes que l’on connaît qui vous mettent en position d’arbitre ou de médiateur, (a fortiori si le médiateur ne connait que l’une des personnes), il ne me semble pas possible déontologiquement de les aider à régler leur différend.
Dans le cas du coaching, il serait certes mieux d’accompagner des personnes que tu ne connais pas ou trés peu et qui te sont envoyées par un ami ou une relation. En effet, il est beaucoup plus difficile de coacher des personnes que l’on connaît mais cela ne me semble pas impossible.
Par ailleurs, de ce que je sais, je ne vois pas d’interdit déontologique à coacher quelqu’un que l’on connaît. Il est simplement nécessaire d’être beaucoup plus vigilant sur l’interaction.
Quelles sont les contraintes, les menaces et les précautions?
- Il faudrait savoir bien se décentrer de sa représentation antérieure de la personne [c’est bien sûr très théorique car, de toute façon, l’interaction prendra en compte, inconsciemment de part et d’autre ces représentations antérieures]. Il faut donc se résigner (terme négatif) ou mieux être très content (côté positif) de pouvoir faire jouer ces représentations. Ainsi lors du premier entretien (dit de faisabilité), énoncer, de part et d’autre, la représentation que l’on a de l’autre me semble nécessaire. Ne pas le faire pourrait situer l’interaction sur un plan factice et chacun sait que le coaching ne peut travailler que sur de l’authentique.
- Ce coaching ne peut se faire que sur une problématique professionnelle. Cela ne serait pas raisonnable sur du « coaching de vie ».
- Attention aux effets délétères qui sont
- Manque de crédibilité,
- Le fait que ces deux copines « essuient les plâtres » d’une activité débutante,
- Difficulté de se positionner comme coach impartial,
- Un prix trop négocié, symbolique car « je ne peux pas te prendre le vrai tarif !» placera ta prestation à un niverau de valeur faible.
- Ne pas aller jusqu’au bout et se contenter d’un coaching accéléré ou tronqué
Quels sont les bénéfices et les opportunités
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- C’est une opportunité à saisir, car il faut bien commencer et, peu ou prou, nous avons tous commencé comme cela. Après c’est le bouche à oreille
- Cela peut être très efficace, ce d’autant qu’un climat amical est déjà établi.
- La confiance (élément essentiel) est donnée a priori et il faudra la mériter encore plus car tu as été choisie.
Si cela ne te dérange pas, je mettrai cette réponse sur mon blog en l’anonymisant, bien sûr et je pense que j’aurai des réactions intéressantes.
Guy Lesoeurs