Empathie : affects ou valeurs ? Il faut choisir

 

 

L’objectif de cette série d’articles intitulés  Les Managers du possible©  est une sensibilisation à certains aspects managériaux faisant appel à l’intuition, à la créativité et à l’authenticité. Cet article a été publié dans AMIPS-Info n°78 en 2007. Il est disponible sur simple demande auprès de Guy Lesoeurs par mail.

Le parcours de cet article n’est pas habituel et demande l’effort de se laisser « haler » sur des canaux quelque peu tortueux, en dehors des sentiers battus.

 

The general objective is to increase your efficiency in managerial skills on matters that you are not accustomed to, such as prospective thinking, intuitive research etc. We continue this series with “pros and cons of empathy in management”

 

L’entreprise est un champ de mines non désamorcées sous les pieds du manager. La frustration, les jeux de pouvoirs, les conflits de territoire, la peur du faux-pas, les re-mises en cause et les agressions verbales, les sous-entendus peuvent rendre la vie professionnelle difficile et stressante. L’individu et l’équipe peuvent en souffrir au point que ce mal-être a des retentissements sur l’ambiance et sur la qualité de vie professionnelle et personnelle des collaborateurs. Cette souffrance au goût amer a un coût important (et souvent méconnu) pour l’entreprise : conflits rémanents, pertes de temps, démotivation, démissions, absentéisme, dépressions et non qualité des prestations.

TOUT MAITRISER : LE FANTASME DU MANAGER

Certains managers sont mieux armés pour y faire face et réussissent mieux que d’autres dans leurs relations interpersonnelles. Plus attentifs, plus authentiques, plus ouverts et plus en phase avec les autres. L’écoute, nécessaire, n’est cependant pas suffisante : il faut aller plus loin sans toutefois céder à la tentation du « tout maîtriser », fantasme couramment constaté. Face à des situations managériales problématiques, le recours à des techniques psychothérapiques peut être tentant.

Il est vrai que l’on peut améliorer les conditions de la communication interpersonnelle en travaillant un comportement assertif [l’assertivité, traduction de assertiveness, est l’affirmation de soi sans dommage à l’autre. C’est un comportement positif et éthique qui refuse le recours à la manipulation et à la contrainte soit par le pouvoir soit par l’apitoyement. Ce comportement amène des attitudes de positionnement ferme et sans équivoque, base de relations saines et harmonieuses. L’assertivité n’est pas une technique mais un comportement responsable et adulte (cf note 3 ci-dessous sur l’Analyse Transactionnelle qui est l’une des techniques activant ce comportement].ou empathique avec des techniques telles que l’Analyse Transactionnelle [ le concept de l’Analyse Transactionnelle (AT) a été développé par Eric Berne, psychiatre et psychanalyste américain (1910-1970) auteur de « Des jeux et des hommes » et « Que dites vous après avoir dit bonjour ?». Il définit 3 états du moi : Parent (moralisateur et nourricier), Adulte (analyse objective de la situation), Enfant (rebelle et inventif. La transaction est l’échange entre ces 3 états du moi. Elle est dite parallèle si les interlocuteurs sont dans les mêmes états et croisée dans le cas où ils se mettent dans des états différents ce qui amène des problèmes de communication.

 ou la Programmation-Neuro-Linguistique [La PNL ou programmation neuro-linguistique est un terme inventé par Richard Bandler et John Grindler, respectivement informaticien et psycho-linguiste. Programmation car il s’agit de programmer son comportement ou celui de l’autre, Neuro car il s’agit de mobiliser ses neurones et Linguistique car l’expression (gestes, paroles) va servir de support et de véhicule à cette méthode de communication interpersonnelle].

Il faut cependant toujours raison garder car les techniques peuvent entamer la perception de l’authenticité et/ou faire tomber dans l’affectivité dont on connaît l’effet délétère en management….(à suivre)