Une amie (qui lit ce blog régulièrement) réagit à ma question » que deviens-tu? »
« … le que deviens-tu? m’a agaçée et je ne savais pas quoi dire. Je dois dire que ce questionnement s’est transformé en : « qui es-tu? ».
Cette réponse m’a, à mon tour, questionné. D’où ma réflexion ci-dessous à propos de ce « Que deviens-tu ? » accrocheur, alternative au banal « comment vas-tu? ».
Il m’est tout d’abord venu à l’esprit la triste complainte du poète Ruteboeuf interprétée par Léo Ferré ou Cora Vaucaire.
« Que sont mes amis devenus… que j’avais de si près tenus et tant aimés… »
Puis, ayant chevauché le Pégase Internet j’ai trouvé d’autres citations dont :
«… l’événement ou avènement est le devenir sous l’aspect instantané, comme le devenir est le « il y a » sous la forme continuée. Qu’il s’agisse de devenir ou qu’il s’agisse d’advenir et de survenir, le temps dans les deux cas est une sorte d’évidence, mais une évidence fondante… »
V. Jankélévitch, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien, 1957, p. 69.